Le sultanat d’Oman est en pleine révolution technologique avec la création de son premier spatioport, une initiative ambitieuse qui promet de positionner le pays comme un acteur clé dans l’industrie spatiale mondiale. Avec Etlaq, Oman rêve de diversifier son économie et de s’affranchir de la dépendance pétrolière.
En bref :
- Les ambitions d’Oman en matière d’espace prennent forme avec le développement d’un spatioport.
- L’entreprise Etlaq joue un rôle central dans cette vision futuriste.
- L’objectif est de réduire la dépendance économique envers le pétrole.
- Oman se distingue par sa position géographique idéale pour les lancements spatiaux.
Le sultanat d’Oman à l’assaut de l’espace
À l’orée de 2025, le sultanat d’Oman se tient fier face à un projet inédit qui pourrait bouleverser l’équilibre de l’industrie spatiale au Moyen-Orient : le développement du premier spatioport de la région. La raison derrière cette ambition n’est pas uniquement un défi technologique, mais aussi une stratégie économique. En tenant compte que l’économie d’Oman a historiquement reposé sur ses ressources pétrolières, le pays compte désormais s’aventurer au-delà de l’industrie énergétique en capitalisant sur le domaine spatial.
L’idée de ce Centre Spatial d’Oman, situé à proximité de la ville de Duqm, a germé avec la société Etlaq, qui s’est donnée pour mission de transformer cette vision en réalité. Etlaq n’a pas seulement conçu un espace de lancement ; leurs ambitions incluent la création d’une plateforme commerciale attractive pour les acteurs internationaux, le tout dans un paysage global encore dominé par une poignée de nations.
En décembre 2025, un premier lancement réussi a marqué l’entrée d’Oman dans le monde spatial. Ce n’était pas une simple démonstration technique : le vol de test de la fusée-sonde Duqm-1 a réaffirmé la capacité du pays à passer des mots aux actes. Mais Oman n’est pas sans défis. Malgré des prouesses initiales, l’année 2025 a été marquée par des avaries techniques et des annulations de lancement. Néanmoins, ces embûches ne semblent pas freiner l’enthousiasme derrière le projet.
De l’or noir au ciel étoilé
L’économie d’Oman a longtemps dépendu du pétrole, une ressource qui représente jusqu’à 70 % de ses recettes budgétaires. Néanmoins, conscience de l’épuisement progressif de ces ressources et de la nécessité d’une économie diversifiée, le sultanat prend le cap de l’espace. En 2024, la technologie représentait à peine 2 % du PIB du pays. Oman vise à porter ce chiffre à 10 % d’ici 2040.
Le Port Spatial d’Oman, Etlaq, est devenu central dans cette reconversion économique. Le pays bénéficie d’emplacements géographiques propices au lancement spatial en raison de sa proximité avec l’équateur. Cette position stratégique doit permettre à Oman d’optimiser les coûts et l’efficacité des lancements spatiaux. C’est un pari audacieux, mais potentiellement lucratif pour l’économie d’une région où la technologie a longtemps été sous-exploitée.
Mais que serait Etlaq sans le soutien d’une communauté internationale de partenaires technologiques et investisseurs ? Oman le sait bien et s’ouvre aux collaborations internationales pour renforcer sa position. Grâce à des alliances avec des entreprises comme la britannique Advanced Rocket Technologies et la néo-zélandaise Stellar Kinetics, la vision d’Oman se concrétise. Si quelques obstacles techniques ont freiné certains lancements en 2025, l’élan construit autour du projet reste palpable.
Les défis à relever pour Oman
Bien que le Centre Spatial d’Oman témoigne d’un avenir prometteur, plusieurs défis doivent encore être relevés pour garantir son succès. Le sultanat a certes réalisé un lancement impressionnant en décembre 2024, mais les vagues de succès sont souvent suivies de vents contraires. En avril, le lancement de la fusée Horus-4, opéré avec l’aide de partenaires britanniques, a échoué en raison de conditions météorologiques difficiles.
Les aléas météorologiques ne sont qu’un des nombreux obstacles. En juillet, une anomalie avec le système d’actionneur a mis en pause un lancement avec Stellar Kinetics. Ces incidents démontrent la réalité concrète des lancements spatiaux : une entreprise où la planification méticuleuse doit conjuguer avec l’incertitude.
Et si les ambitions sont vastes, la réalité technologique du moment oblige Etlaq à collaborer avec des entreprises étrangères pour réaliser ses vols. L’un des objectifs à long terme est de développer une base de talents locaux capables de concevoir et de gérer un programme spatial, consolidant ainsi Oman comme un joueur de premier plan dans l’aérospatial.
Ces revers n’ont pas freiné l’enthousiasme de Julanda Riyamani, directrice commerciale d’Etlaq, qui veut bien intégrer le Oman Galactic Gateway dans le quotidien aérospatial du monde. Son ambition est claire : faire d’Etlaq un site avec plusieurs dizaines de lancements par an. Pour ce faire, l’entreprise parie sur les avancées technologiques rapides et l’intérêt croissant pour l’espace, prouvant que ces défis actuels pourraient simplement être des passages obligés vers un avenir spatial plus radieux.
Bien que l’année ait vu des lancements annulés, Etlaq compte sur cet élan initial pour gagner en crédibilité et en expérience. Avec l’ouverture prévue d’un Oman Spatioport, Etlaq avance prudemment mais résolument vers une position de leader régional.
En dépit de ces turbulences, la volonté du sultanat de diversifier radicalement sa base économique montre un pays en transition dynamique, prêt à se libérer des chaînes d’un modèle économique ancien, et à embrasser un avenir où Oman Stellar Hub et Oman Space Gateway ne seront plus que les prémices d’une saga cosmique nouvelle.
