Signal, l’app de messagerie prisée pour sa confidentialité, est sous le feu des critiques après une panne majeure due à AWS (Amazon Web Services). Meredith Whittaker, présidente de Signal, s’adresse à ses détracteurs. Selon elle, le marché cloud est dominé par quelques géants, laissant peu de choix à ceux qui souhaitent éviter la surveillance et la centralisation. Cette situation remet en question la véritable indépendance numérique.
Les choix limités de Signal face à la domination d’AWS et consorts
Meredith Whittaker a récemment explicité pourquoi Signal, malgré sa volonté d’indépendance, s’appuie sur Amazon Web Services. Elle pointe du doigt la domination sans partage des géants du cloud comme AWS, Microsoft Azure et Google Cloud. Pour Whittaker, le problème n’est pas tant le choix d’AWS mais la concentration du pouvoir dans l’infrastructure d’Internet. Créer une plateforme de messagerie globale nécessite des capacités que seuls ces quelques acteurs peuvent offrir.
En octobre dernier, une panne d’AWS a mis hors service de nombreux services, y compris Signal, illustrant parfaitement les risques de centraliser les infrastructures numériques. Elon Musk, parmi d’autres, a exprimé sa défiance envers Signal après cet incident.
La sécurité de Signal reste-t-elle intacte malgré AWS ?
Whittaker tient à rassurer les utilisateurs. Elle précise que l’utilisation des serveurs d’AWS n’altère en rien la promesse de sécurité de Signal puisque toutes les communications sont chiffrées. Ni AWS, ni même Signal, n’a accès aux échanges des utilisateurs. Cette transparence est cruciale à l’heure où la confidentialité demeure une priorité pour les abonnés, souvent charmés par l’appli pour son opposition affirmée à des mastodontes comme Meta, Apple et Telegram.
Examiner l’alternatif : Pourquoi la concentration du cloud pose problème
Les enjeux d’une infrastructure si concentrée soulèvent des questions essentielles. Selon Whittaker, recréer une telle infrastructure exigerait des milliards et des compétences actuellement concentrées chez les géants du numérique. Devant cette hégémonie, Signal, tout comme d’autres plateformes axées sur la vie privée, doit naviguer prudemment entre innovation et dépendance technologique.
Quel futur pour Signal et ses ambitions ?
En prenant AWS comme exemple, Whittaker espère que de tels incidents susciteront une réflexion collective sur le partage du pouvoir informatique mondial. Bien que Signal soit obligé de coopérer avec ces géants, le débat sur l’indépendance à l’ère numérique est loin d’être clos. Les utilisateurs sont invités à suivre cette discussion tout en gardant un œil sur Proton et WhatsApp, leurs possibles alternatives à Signal qui se débattent également avec des défis similaires.
En somme, la controverse Signal-AWS met en lumière une problématique majeure de notre époque : Comment garantir la confidentialité tout en dépendant d’infrastructures contrôlées par une poignée de géants ? Un dilemme qui reste, sans nul doute, au cœur des préoccupations dans l’univers numérique.
